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Une nouvelle ère pour le transport poids lourd

Avec le développement de nouvelles énergies plus vertueuses, comme l'électrique, le GNV ou l'hydrogène, le transport par poids lourd évolue vers un modèle davantage écoresponsable. Dans ce contexte, les collectivités agissent pour amplifier le mouvement et faciliter le recours à ces énergies au niveau local. 

 

Par Tristan - Publié le à 21/09/2021

Lecture : 3 min


Vers des énergies alternatives écoresponsables

L'une des pistes privilégiées pour limiter l'impact écologique des camions qui circulent sur nos routes est le recours à l'électrique. Selon l’ONG européenne Transport & Environnement, pour que la France puisse atteindre ses objectifs de décarbonation du transport, il faut que les camions fonctionnant à l’électrique représentent une part significative des ventes – soit 30 % sur le segment des moins de 26 tonnes et 15 % pour les plus de 26 tonnes. Les constructeurs de poids lourds l'ont bien compris et se sont engagés dans une véritable course contre la montre pour développer des modèles fonctionnant à l'électrique. Volvo, Renault Trucks, Tesla, Mercedes-Benz... les principaux acteurs du marché ont déjà lancé des prototypes ou des véhicules de série. 

 

 

L'hydrogène et le BioGNV s'invitent chez les poids lourds

Autre énergie en développement pour le transport de marchandises, l'hydrogène qui a l'avantage de ne pas dégager d'émissions nocives. Si la question de l'autonomie des véhicules se pose, les constructeurs ont fait d'importants progrès, à l'image du groupe américain Nikola Motor qui planche sur des camions à hydrogène capables de parcourir plus de 1 000 kilomètres et que l'on devrait croiser sur les routes européennes en 2022. En France, Michelin s'est associé avec l'équipementier Faurecia pour lancer Symbio, une entreprise spécialisée dans les piles à combustibles. Hyundai a pour sa part décidé d'investir six milliards de dollars d'ici 2025 pour perfectionner des moteurs à hydrogène affichant également une autonomie de plus de 1 000 kilomètres et permettant de 'faire le plein' en une quinzaine de minutes. 

De même, le BioGNV, c'est à dire du GNV (Gaz Naturel Véhicule) obtenu à partir de déchets organiques, s'installe peu à peu dans l'univers du transport poids lourds. De 30 à 40 % moins cher que le diesel, ce carburant permet de réduire fortement les émissions de CO2, sans réduire pour autant l'autonomie des véhicules, critère essentiel pour les professionnels. 

 

 

Les collectivités en première ligne

Qu'il s'agisse de l'électrique, du BioGNV ou de l'hydrogène, le recours à ces énergies plus propres ne pourra se faire que si les professionnels y accèdent aisément. Et c'est là qu'entrent en scène les collectivités, invitées à prolonger localement la démarche mise en place par les pouvoirs publics au niveau national. Déjà, en équipant leur flotte de modèles vertueux, par exemple en bus pour le transport de passagers, ou en camions de collecte des déchets, elles ont une valeur d'exemple. Depuis la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM), elles ont d'ailleurs des objectifs à respecter dans le cadre du renouvellement de leurs flottes. Par ailleurs, en multipliant les Zones à faibles émissions (ZFE), elles entraînent un effet incitatif qui pousse les acteurs du transport à trouver des solutions alternatives au diesel. Plus globalement, les collectivités œuvrent activement au développement de ces nouvelles énergies.  

 

 

Des projets en grand nombre

Partout en France, les projets foisonnent pour développer les transports propres. Parmi de nombreuses initiatives lancées par les collectivités aux quatre coins de l'Hexagone, citons par exemple : 

  • La Région Île-de-France qui propose aux professionnels achetant un véhicule propre d'un poids total à charge autorisé (PTAC) supérieur à 3,5 tonnes une subvention allant jusqu'à 15 000 €. 
  • L'agglomération Saumur Val de Loire qui a mis en place une station BioGNV valorisant du biogaz produit localement. Cette dernière est ouverte à la fois aux professionnels et aux particuliers équipés d'un véhicule adapté.  
  • L'agglomération du Cotentin qui a inauguré en avril dernier la première station hydrogène de Cherbourg, permettant d'alimenter des véhicules des services techniques de la commune et de la communauté d'agglomération. 

Le transport poids lourd : une part significative de nos émissions de GES

En France, le transport est l'activité qui génère le plus de gaz à effet de serre (GES), devant l'agriculture, le résidentiel, le tertiaire et l'industrie. En 2019, le secteur représentait ainsi 31 % de l'ensemble des émissions du pays. C'est le transport par la route qui est à l'origine de la quasi-totalité (94 %) de ces émissions. Et, alors qu'il ne représente que 5 % de la circulation routière, le transport par poids lourd (bus et cars compris) engendre 22 % des émissions de gaz à effet de serre des transports. Ce chiffre, en hausse de 11 % entre 1990 et 2019, est notamment lié à l'augmentation du transport routier de marchandises, qui a bondi de 56 % entre 1990 et 2018.  

Le diesel, encore et toujours la norme

5 % de la circulation totale et pourtant près d'un quart des émissions de GES... Si la situation est ainsi, c'est parce que le diesel reste la principale énergie alimentant les poids lourds. Les chiffres sont très parlants : 

  • Au 1er janvier 2020, le parc français est de 600 000 véhicules, dont la moitié de camions. 
  • 99 % de ces véhicules roulent au diesel. 
  • Les véhicules les plus polluants, classés Crit'air 4 ou 5 ou non classés car trop anciens, représentent 36 % du parc. 

Dès lors, au moment où la France a pour objectif la neutralité carbone à l'horizon 2050, on comprend aisément que le secteur du transport poids lourd doit opérer une profonde et rapide mutation. 

 

 

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