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Véhicules à hydrogène : des promesses intéressantes en termes d’autonomie

Electrique et nouvelles énergies   >    Autres énergies

Si la France affiche encore du retard par rapport à certains pays tels que les Etats-Unis et la Chine, de gros efforts et investissements sont prévus, avec le soutien du gouvernement, pour développer la filière hydrogène au cours des prochaines années. Considérée comme une solution sérieuse pour la transition énergétique, cette énergie présente d'ores et déjà des avantages forts pour diversifier nos habitudes de mobilité, notamment grâce à des capacités d'autonomie régulièrement améliorées.

 

Par Nikolas - Publié le à 21/10/2020

Lecture : 4 min


L’hydrogène, un carburant pleinement adapté aux véhicules poids lourds du transport routier de marchandises

Avec des besoins conséquents en termes d'autonomie du fait de leurs activités, les transporteurs routiers sont constamment à la recherche de véhicules leur permettant de couvrir de longues distances avec un temps de remplissage du réservoir réduit. Les camions à hydrogène sont une option séduisante pour les professionnels du TRM, en raison des progrès enregistrés au cours des dernières années. Des véhicules avec une autonomie allant au-delà de 1000 kilomètres sont ainsi annoncés sur le marché européen entre 2022 et 2023, ce qui devrait donner un gros coup d'accélérateur à la filière.

Outre les performances en termes d'autonomie, les véhicules à hydrogène présentent l'énorme avantage de ne produire aucune émission de dioxyde de carbone ou autre gaz à effet de serre à l'échappement. Ils sont ainsi exemptés de toutes les restrictions de circulation mises en place par les collectivités locales, telles que les ZFE instaurées par la Loi d'orientation des mobilités. Un atout qui a notamment incité le gouvernement à inclure des objectifs d'envergure dans la programmation pluriannuelle de l'énergie pour la période 2019-2028, avec un parc de 20 000 à 50 000 véhicules poids lourds hydrogène en circulation en 2028.

Quels sont les autres types de véhicules fonctionnant à l’hydrogène en circulation en France ?

Le segment des bus est parmi les plus représentés dans la filière hydrogène actuellement en place. Un document publié par l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible (Afhypac) rappelle ainsi que de nombreux projets ont été menés au niveau européen depuis 2010 afin de favoriser la commercialisation des bus électriques à hydrogène. Ces derniers présentent une autonomie moyenne de 300 kilomètres pour un temps d’avitaillement de quelques minutes, ce qui les rend parfaitement adapté aux politiques de transport locales.

Au niveau de la France, les différentes positions prises par les gouvernements et pouvoirs publics vont dans le sens du développement de cette énergie : Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), plan hydrogène de Nicolas Hulot en 2018, soutien massif aux investissements pour la filière dans le cadre du plan de relance économique de septembre 2020...

Quelles sont les autonomies des moteurs de voitures à hydrogène actuellement sur le marché ?

Première voiture à hydrogène mise sur le marché en 2015, la Toyota Mirai s'est progressivement installée sur l'ensemble des continents, notamment grâce à une autonomie intéressante aux alentours de 550 kilomètres, ce qui répond globalement aux attentes des flottes de véhicules professionnelles. Des performances similaires à celles de la Honda Clarity Fuel Cell, qui demeure pour le moment cantonnée aux marchés japonais et d'Amérique du Nord. D'une manière générale, la consommation de ces véhicules avoisine les 1,2 kg d'hydrogène pour 100 kilomètres.

Si les résultats sont déjà globalement positifs grâce au rendement de la chaîne de traction électrique, des évolutions pourraient permettre d’améliorer encore plus la technologie des véhicules roulant à l’hydrogène. Un exemple ? La Hyundai Nexo a battu des records d'autonomie en un seul plein, lors d'une expérimentation à laquelle a participé l'explorateur Bertrand PICCARD. Effectué à un rythme lent, ce trajet entre Sarreguemines et Bruxelles a permis de couvrir 778 kilomètres sans recharger le véhicule en station-service, ouvrant la voie à de belles promesses pour la production des prochains modèles de véhicules à hydrogène.
 

Prix d’une voiture hydrogène : un axe d’amélioration pour les prochaines années ?

En raison d'une filière encore naissante avec de gros chantiers en cours en matière de R&D, les voitures à hydrogène représente encore un coût important à l'achat, avec un prix de vente moyen entre 50 000 et 80 000 euros selon les modèles. Un montant qui peut donc freiner les acquisitions de certaines entreprises, même si ces véhicules sont éligibles à des aides fiscales comme le bonus écologique (puisqu'ils appartiennent à la famille des véhicules à moteur électrique) qui s'élève cette année à 6 000 euros pour les véhicules d’un prix inférieur à 45 000 euros (3 000 euros au-delà), avec un plafonnement à hauteur de 27% du prix d'achat TTC du véhicule.

Station à hydrogène : des infrastructures encore à construire pour remplir vos réservoirs

Le manque d'infrastructures constitue l'autre chantier à prioriser pour la construction d'une filière hydrogène complète d'ici 2030, objectif visé par les investissements de 7,2 milliards d'euros compris dans le plan de relance communiqué début septembre par le gouvernement. La recherche concernera notamment les modes de production de l'hydrogène (reformage du gaz naturel par de la vapeur d'eau, électrolyse de l'eau à partir d’électricité d’origine renouvelable etc.). Le tout s’inscrivant dans une démarche globale d’écosystèmes hydrogène, grâce à l’association de flottes de véhicules à des infrastructures d’avitaillement, dans le but de garantir la pertinence et la rentabilité des stations mises en place.

 


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