
Le gestionnaire de flotte, un pivot incontournable !
Gestion de flotte > Choix et Financement des véhicules
Le responsable de flotte est en contact permanent avec de nombreux interlocuteurs. Mais les sujets de crispation ne manquent pas, notamment avec les conducteurs. Comment améliorer les relations tout en faisant passer les messages difficiles ? Deux expertes, Nathalie Da Silva (Onet) et Valérie Rocoplan (Talentis), nous donnent des pistes pour relever le challenge.
Par Antoine C. - Publié le 05/04/2019, mis à jour le 03/10/2019
Lecture : 5 min

Le métier de gestionnaire de parc nécessite un excellent relationnel. Mais cela ne suffit pas. Pour que les échanges soient porteurs de réels bénéfices, il lui faut aussi proposer aux conducteurs des solutions concrètes et instaurer une dynamique managériale responsabilisante.
Gestionnaire de flotte & conducteurs : les sujets sensibles…

Les gestionnaires déplorent parfois l’indiscipline des conducteurs, qui peut faire grimper les coûts de restitution des véhicules et d’assurance. Quant aux conducteurs, ils peuvent se plaindre d’un manque d’écoute. Petit illustré des principaux sujets de frictions (et la liste n’est pas exhaustive) :
- Le téléphone au volant : « c’est un point de crispation important », souligne Nathalie Da Silva, responsable Prévention des risques routiers & Ecomobilité chez Onet. « Les conducteurs ont bien compris les risques, mais évoquent souvent l’urgence, sur fond d’addiction FOMO » (fear of missing you : peur de rater quelque chose).
- Le choix du véhicule : les conducteurs apprécient souvent le haut de gamme et veulent avoir du choix dans la car policy. En outre, la demande de véhicules propres (par exemple lorsque ces véhicules sont partagés) va croissant. Pas facile, à budgets contraints, de satisfaire pleinement tous les désirs.
- L’entretien : reporter les réparations et l’entretien du véhicule est un sport trop souvent pratiqué, préjudiciable en tous points.
- La petite sinistralité : l’usage du téléphone au volant génère une hausse des incidents mineurs. Et la sinistralité sans tiers finit par coûter très cher.
- La restitution : les loueurs facturent à leurs clients les frais de remise en état. Il y a les dommages acceptables et ceux qui le sont beaucoup moins. La facture peut être très salée.
Entretenir un climat de confiance réciproque entre gestionnaires et conducteurs
Pour l’instaurer, commencez par écouter les conducteurs, leurs besoins, leurs contraintes et leurs envies. Imposer un véhicule qui ne convient pas et/ou qui ne plait pas n’est pas une bonne option. Un conducteur satisfait sera mieux disposé, plus soigneux, plus respectueux des règles, plus raisonnable au quotidien. Cela signifie que les besoins doivent être pris en compte dans la limite du raisonnable (et du possible !) dans le catalogue de véhicules proposés par l’entreprise.
Dans le même esprit, misez sur l’humain ! Soyez disponible et bienveillant. Et n’oubliez pas de vous mettre à leur place. En appui, établissez une car policy efficace. C’est à dire claire, avec mode d’emploi et règlement complets, et les droits et obligations de chacun. La transparence est le socle d’un climat serein.
Enfin, informez et communiquez le plus possible. Tous les moyens sont bons !
« Chez Onet, la mise en place des 80 km/h entraînant un florilège de questions, un blog interne a été créé », explique Nathalie Da Silva. Et cette initiative est un succès.
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Fournir des solutions
Il existe des outils qui optimisent vos actions et facilitent la vie des conducteurs. Utilisez-les ! Lesquels, par exemple ? GPS, géolocalisation et télématique pour analyser l’usage du véhicule et la conduite, contrat restitution et diagnostic pré-restitution avec les loueurs, services (assistance, carburant, pneus…) et applications diverses. «Nous avons notamment mis en place des audits sur la conduite et l’entretien, des stations de gonflage, un process de réparation très réactif pour garder les véhicules en bon état, et une appli mode conduite qui rend les fonctions du téléphone inopérantes », résume Nathalie Da Silva.
Autre levier pour faire bouger les lignes : la pédagogie. La formation est au coeur de la prévention du risque routier et de l’éco-conduite. Pensez aux stages de sensibilisation pour circonscrire le fléau du téléphone au volant. Mais ce n’est pas tout. « 70% des conducteurs ne savent pas utiliser tous les équipements de leur véhicule », relève Nathalie Da Silva. Une bonne raison de renforcer le dispositif qui accompagne la prise en main du véhicule.
A lire aussi : Véhicules de fonction : les engagements des salariés
3 questions à Valérie ROCOPLAN, coach professionnelle et CEO de Talentis, société experte en coaching professionnel, leadership development, intelligence collective et accompagnement des changements managériaux.

Comment instaurer et entretenir de bonnes relations en entreprise ?
L’entreprise est un groupe social comme un autre. Pour une bonne entente, il y a des clés : chacun doit être attentif à l’autre, accepter la différence. Mais le respect des individualités doit être associé à une communauté d’intérêts. C’est à l’entreprise et aux managers de proposer un projet, de fédérer, de partager les réussites et les difficultés. Et lorsque les salariés sont éparpillés ou souvent en déplacement, il faut instaurer des rituels, pour que les gens se retrouvent et se sentent appartenir à une communauté.
Comment faire passer des messages difficiles ?
Avant tout, il faut parler vrai. Dire les choses, avec respect. Celles qui vont et celles qui ne vont pas. En France, on a besoin de renouer avec une forte culture de la responsabilité. L’entreprise mère-poule a vécu. C’est la remise en question qui permet de progresser, ou de comprendre qu’on doit changer de job. Mais attention, cela repose sur deux socles essentiels : le manager doit être clair sur ses attentes et effectuer un feed-back régulier.
En cas d’accident responsable, comment le gestionnaire de flotte peut-il appréhender la situation ?
Il doit être factuel, l’enjeu consistant à amener le conducteur à accepter sa responsabilité. C’est la condition sine qua non pour avancer. L’étape suivante peut être alors : « regardons ensemble comment je peux t’aider à corriger ce qui doit l’être ». C’est une approche responsabilisante, saine et constructive.
Pour aller plus loin
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