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Covoiturage domicile-travail : c’est le moment de se lancer !

Mobilité & Innovation   >    Marché, tendances et actus

Bientôt, être seul au volant de son véhicule sur son trajet domicile-travail ne sera peut-être qu’un lointain souvenir. Apparu il y a quelques années déjà, le covoiturage entre professionnels prend de l’ampleur depuis peu, grâce à des technologies de plus en plus affutées. Deux acteurs du marché nous en parlent…

 

Par Antoine C. - Publié le 25/06/2018, mis à jour le 02/09/2019 

Lecture : 4 min


 

 

Sur le papier, le covoiturage domicile-travail a tout pour séduire : économies d’énergie et d’argent, réduction de l’impact environnemental, bénéfice pour la santé publique et même réduction du stress lié à la conduite… Mais dans les faits, certains ont mis du temps à envisager le fait d’adopter cette façon de se déplacer. Pourtant, les choses changent ! L’entrée en vigueur du Plan de mobilité (obligatoire depuis janvier 2018 pour les entreprises regroupant plus de 100 collaborateurs sur un même site) favorise d’ailleurs l’adoption du covoiturage.


Les chiffres

 - Dans 90% des déplacements de courte et moyenne distance, les automobilistes sont seuls

dans leur véhicule (source : Ademe).

 - Les Français mettent en moyenne 50 minutes par jour pour aller au travail et en revenir, contre 40 minutes en 1998 (source : Ministère du travail).


Covoiturage : le rôle clé des applications mobiles

 

Le covoiturage entre professionnels semble plus complexe à organiser qu’un covoiturage entre particuliers, dans un contexte de week-end ou de vacances par exemple. Il exige donc des fonctionnalités adaptées et de puissants algorithmes pour mettre en relation les conducteurs et les passagers, au bon endroit et au bon moment, sur des trajets courts.

 

« Notre application est spécifiquement adaptée aux trajets réguliers, explique Simon Berger-Perrin, General Manager chez BlaBlaLines. Les utilisateurs renseignent une seule fois leur trajet et leur planning hebdomadaire. Notre application va ensuite trouver tous les passagers que cette personne pourrait prendre le long de sa route. En moyenne, les trajets de nos utilisateurs sont de 30 kilomètres. Cela exige de la précision dans la localisation des conducteurs et des passagers. On ne peut pas demander à un passager de faire 5 km pour retrouver son conducteur ! L’appli considère donc la distance que la personne doit parcourir à pied et met en relation les conducteurs ayant préalablement indiqué leur passage à proximité. »

Intelligence artificielle et « big data »

 

Dans certains cas, la recherche de partenaires de covoiturage peut prendre du temps et de l’énergie. « Le fait de covoiturer ‘en équipage’, c’est-à-dire tous les matins et tous les soirs avec la même personne, crée un lien de dépendance et n’est pas compatible avec un travail aux horaires variables, commente Olivier Binet, co-fondateur et directeur de Karos. Pour changer les choses, nous avons développé un assistant intelligent de mobilité, qui analyse vos habitudes de mobilité, vos trajets, vos points de départ et d’arrivée, vos temps de trajet. Ces informations, additionnées à la prédiction algorithmique, permettent d’anticiper l’offre et la demande pour mettre automatiquement en relation les personnes afin qu’elles partagent leurs trajets. »

 

La technologie fonctionne : en moyenne, 18 covoitureurs sont disponibles pour chaque trajet. Et il est possible de trouver un partenaire de covoiturage dans 90 % des cas.

 


Puis-je faire du covoiturage domicile-travail avec un véhicule de l'entreprise ? 

Véhicule utilitaire à usage privé ou professionnel permanent, véhicule personnel en mission, véhicule de fonction… Les usages sont nombreux ! Dans tous les cas, l’entreprise reste décisionnaire concernant ses véhicules. C’est donc elle qui autorise ou non le covoiturage. Bien sûr, si le conducteur est propriétaire de son véhicule, il peut faire du covoiturage comme il l’entend.


Objectif : un solide maillage du territoire

Mécaniquement, plus les utilisateurs d’applications de covoiturage seront nombreux, plus l’offre sera solide, y compris dans des zones du territoire moins densément peuplées. « On entend souvent parler de co-voiturage urbain, commente Olivier Binet. En réalité, nous faisons presqu’uniquement du péri-urbain et du rural. Sur environ 20 % des covoiturages en porte à porte, nous desservons les zones moins importantes grâce à une spécificité : le mix covoiturage et transports collectifs. »

 

 


Suis-je assuré ? 

 

Sur le principe, le covoiturage n’est pas un service rémunéré, mais un partage de coûts entre personnes. En ce sens, les polices d’assurance couvrent les dommages aux passagers, en application de la loi du 5 juillet 1985, dite « loi Badinter ». Ce texte prévoit un droit à indemnisation pour toute victime d’un accident de la circulation.

En cas de doute, ou si vous vous trouvez dans un cas particulier, n’hésitez pas à vous tourner vers votre assureur, qui pourra vous renseigner sur les conditions s’appliquant à votre profil.


Covoiturage : les entreprises prennent le pli…

Le covoiturage séduit de plus en plus d’entreprises, qui peuvent encourager son utilisation par des moyens divers, comme la communication interne. Sur le modèle des tickets restaurant, il existe aussi des « chèques covoiturage », qui permettent aux salariés de payer leurs trajets, via des chèques dématérialisés financés par l’entreprise.

Des utilisateurs séduits ?

Une chose est sûre : le covoiturage fédère de plus en plus d’adeptes. « Les personnes ayant testé notre application ont tendance à l’adopter très rapidement et systématiquement pour leurs trajets domicile-travail, constate Simon Berger-Perrin. En trois mois, nous avons multiplié par 10 le nombre de nos utilisateurs. »

Même son de cloche du côté de Karos, dont le nombre d’utilisateurs augmente de 8 % par semaine. « Le bouche à oreille fonctionne bien, puisque 60 % des nouveaux inscrits sont recrutés par ce biais », commente Olivier Binet.

 

Le mouvement semble donc lancé et amené à évoluer : « nous sommes voués à partager la route de plus en plus, prédit Simon Berger-Perrin. Demain, le covoiturage ne passera peut-être plus par les voitures telles que nous les connaissons, mais par des voitures autonomes… Tout cela va évoluer très vite ! »

 

 


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