Les transports publics en pleine mutation
Comme les particuliers ou les entreprises, les opérateurs de transports publics se dirigent progressivement vers des solutions de mobilité davantage respectueuses de l'environnement. Gaz vert, véhicules électriques, hydrogène... l'abandon du traditionnel moteur diesel s'accélère, à l'heure où le cadre légal s'est durci. Explications...
Par Tristan - Publié le à 09/09/2021
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Des transports publics plus verts : une double nécessité ?
Alors que la France vise la neutralité carbone à l'horizon 2050 et sachant que le secteur du transport représentait en 2019 31 % des émissions de gaz à effet de serre de notre pays, le développement de transports publics efficaces est vital. Une offre cohérente de bus, métro, train, tramway... nous permet en effet d'éviter le recours systématique à la voiture individuelle et réduit donc sensiblement la pollution liée à nos déplacements. Mais encore faut-il que ces transports publics soient eux-mêmes davantage respectueux de la planète. Bonne nouvelle : en France comme dans de nombreux pays, les pouvoirs publics agissent pour tendre vers des véhicules plus vertueux, à l'image de la mutation en cours dans le monde de l'entreprise et pour les particuliers.
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports
Un cadre légal davantage contraint
Vous êtes, en qualité de gestionnaire de flotte automobile, directement concerné par les évolutions législatives liées à la mobilité. Et c'est aussi le cas des opérateurs de transports publics. La Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe ainsi un cadre réglementaire incitant les collectivités et les acteurs du transport public à faire la part belle aux modèles les moins polluants. Elle précise notamment que, depuis 2020, le renouvellement du parc des collectivités doit intégrer au moins 50 % de véhicules à faibles émissions pour le transport collectif.
Autobus : diverses solutions techniques d'avenir
Concernant les bus qui sillonnent nos villes et roulaient jusqu'à présent essentiellement au diesel, différentes énergies alternatives sont proposées, dont les principales :
- Les autocars électriques fonctionnant sur batteries, marché sur lequel se positionnent un nombre toujours plus grand de constructeurs. En général, ils sont rechargés la nuit, au dépôt de l'opérateur, ou au terminus des lignes voire dans certaines stations du parcours spécifiquement équipées.
- Les bus roulant au gaz : cela fait plusieurs années que des villes – Lille, Lyon, Marseille... - ont fait le choix d'autobus utilisant du GNV (Gaz naturel véhicule) nettement moins polluant que le diesel. Encore rarement utilisé, le BioGNV, qui met en œuvre du biométhane, est une solution encore plus vertueuse et appelée à se développer.
- Bus à hydrogène : si leur coût est pour l'instant élevé, les bus à hydrogène sont considérés comme une solution d'avenir. Alimentés par une pile à combustible, ils n'émettent aucun rejet polluant. En France, plusieurs villes ont déployé quelques unités, à l'image de Pau ou de Versailles. Et par ailleurs, TotalEnergies a mis en place une première station dédiée aux bus à hydrogène, au Mans en juillet 2020.
Véhicules à hydrogène : des promesses intéressantes en termes d’autonomie
Une commande d'envergure de la RATP
Résolument engagés dans le verdissement de leur flotte, la RATP et l'opérateur Île-de-France Mobilités viennent de lancer une commande de 450 bus électriques auprès de différents fournisseurs, comme Bluebus/Bolloré ou Iveco. Cet investissement majeur – près de 825 millions d'euros – marque une nouvelle étape du programme Bus2025 : créé en 2017, il vise à remplacer l'intégralité de la flotte, historiquement composée de bus diesel, par des modèles fonctionnant à l'électrique ou au biogaz. Au total, entre 2015 et 2025, ce seront près de 3 700 véhicules qui auront été acquis, l'objectif du syndicat de transports Île-de-France Mobilités étant de devenir « une référence mondiale du transport public urbain très bas carbone ».
L'hydrogène sur de bons rails
Côté trains, l'une des évolutions qui a le vent en poupe est d'opter pour l'hydrogène, alternative qui permettrait de verdir le transport ferroviaire. Car, on le sait peu, mais un nombre important – estimé à 20 % - de trains circulent encore au diesel sur des lignes, de TER notamment, qu'il est difficile ou trop coûteux d'électrifier. A l'heure où la filière hydrogène française est appelée à se développer ces prochaines années, ces trains n'émettant pas de rejets nocifs semblent donc une bonne solution. Et les choses avancent ! En décembre 2020, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, annonçait que le premier train à hydrogène sera en circulation en 2024. Et par ailleurs, quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie) viennent de lancer une commande de trains bi-mode électrique-hydrogène, pour une mise en service commerciale prévue en 2025.
Des transports toujours plus innovants
Vous l'aurez sans doute remarqué, le secteur des transports publics est animé par une très forte créativité. Aux quatre coins du globe, des projets innovants sont à l'étude ou en passe de voir le jour. En France, on peut notamment évoquer l'étonnant Urbanloop, conçu par des étudiants d'une école d'ingénieurs de Nancy : ce transport public sur rail, automatique et électrique, est résolument écologique puisque le coût est de moins de 4 centimes d'euros par personne et par kilomètre. Dans l'Hexagone, des navettes autonomes circulent déjà – à Lyon ou dans la Vienne par exemple – notamment pour transporter des salariés d'entreprise. A terme, ces véhicules sans chauffeur pourraient donc devenir une solution pour optimiser la mobilité dans votre entreprise !
Urbanloop : le nouveau transport en commun peu commun