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Nouvelles mobilités : les « e-EDP », vous connaissez ?

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Gyropodes, gyroroues, hoverboards, trottinettes, vélos et skateboards électriques… Bienvenue dans le monde tout neuf de la micro-mobilité ! Un phénomène en plein boom, particulièrement en milieu urbain. Les entreprises et salariés se laissent même convaincre…​

Par Antoine C. - Publié le 08/04/2019, mis à jour le 29/07/2019 

Lecture : 4 min


 

 

Véritables « ORNI » (objet roulant non-identifié) il y a encore quelques mois, les nouveaux engins de transport urbain sont désormais bien installés dans les agglomérations. Pratiques, respectueux de l’environnement, économiques et innovants, les e-EDP (engins de déplacement personnel électriques) ou VLEU (véhicules légers électriques unipersonnels) ou encore NVEI (nouveaux véhicules électriques individuels) séduisent en effet de nombreux Français désireux d’opter pour des modes de transport « doux ».

La preuve : ce marché est en pleine croissance. En effet, le chiffre d’affaires des entreprises du secteur augmente fortement : 134 millions d’euros en 2016, 210 millions en 2017 (avec 1,7 million d’unités vendues) et 277 millions en 2018 (estimation)* ! Les technologies électriques sont, sans surprise, moteurs dans de cette émergence, avec +232 % en 2017.

*Baromètre de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité et de l’agence de prospective Smart Mobility Lab

e-EDP : les professionnels adoptent d’autres habitudes de déplacement

Pour les salariés comme pour leurs employeurs, le développement de la micro-mobilité est une aubaine. L’utilisation des solutions offre de multiples opportunités :

moins de risques de retards (pas d’embouteillage, possibilité de prendre des raccourcis…) grâce à leur légèreté et à leur maniabilité ;

•une bouffée d’air, à la fois sportive et agréable, qui permet d’arriver au travail dans de bonnes conditions ;

•les engins sont transportables en métro, bus ou dans le coffre d’une voiture, pour des déplacements intermodaux, mais peuvent aussi être utilisés de manière monomodale ;

•accès aux zones soumises à des restrictions de circulation ;

pas besoin de place de parking si vous disposez d’un local où les stocker ;

•pas de frais de carburant, des recharges électriques sur secteur ou bornes ;

•des engins entrant parfaitement dans les critères de la mobilité douce, donc des plans mobilité d’entreprise…

Ce n’est donc pas un hasard si ces modes de transport, même avec leur dimension « loisir », sont régulièrement utilisés pour effectuer les trajets domicile-travail. Ils se substituent ainsi, partiellement ou totalement, aux voitures ou aux transports en commun.

 

Quels sont les e-EDP favoris des professionnels ?

Trottinettes électriques

 

Après le retour en force des trottinettes à la fin des années 1990, leur version électrique prend désormais ses quartiers dans les centres-villes. Outre les achats individuels des appareils, les “e-trotteurs” peuvent préférer le libre-service ou “free-floating, qui a déjà conquis plusieurs communes : Paris, Lyon, Toulouse, Bordeaux ou Marseille. Le principe? Plusieurs opérateurs (8 rien qu’à Paris) mettent à disposition des usagers des trottinettes à louer sur une courte durée. Pour les débloquer, il suffit de télécharger préalablement l’application de l’opérateur, de scanner la trottinette et évidemment de s’acquitter des sommes dûes (généralement un prix au démarrage, puis un forfait à la minute).

 

 

Gyroroues

 

Ce monocycle électrique est doté d’un moteur gyroscopique. C’est donc à la force des molets des “e-wheelers”, positionnés debout sur les marchepieds, que le gyropode adapte sa vitesse et sa trajectoire. Même si ces appareils sont bridés à 24 km/h en France, certains modèles peuvent dépasser les 50 m/h. A ne pas mettre entre tous les pieds…

 

 

 

Gyropodes

 

Avec sa planche, ses deux roues et son manche, le gyropode est facilement reconnaissable. Son système gyroscopique fonctionne à l’aide des mouvements de son utilisateur. Enfin, son moteur électrique lui permet d’être silencieux et peu polluant.

 

 

 

La réglementation des engins électriques en question

 

Pour bon nombre de non-utilisateurs, mais aussi pour certains utilisateurs, l’apparition des e-EDP sur la voie publique s’apparente à un danger, avec un fort sentiment de vulnérabilité. La puissance des engins, leur manque de freinage, leur caractère (trop) silencieux, le peu d’expérience et de maîtrise des utilisateurs, les risques de glissade notamment lorsque le sol est mouillé ou imparfait, ou encore l’absence d’équipements de protection obligatoires… sont des facteurs d’inquiétude.

L’émergence de ces modes de transport, notamment sur les pistes cyclables et sur les trottoirs, n’est pour l’instant pas accompagnée d’une législation suffisamment claire. Pour Fabrice Furlan, président de la Fédération FP2M, il s’agit là d’un enjeu crucial : “faire cohabiter les utilisateurs de ces engins avec les autres usagers au sein de l’espace public”.

Jusqu’ici, l’utilisation sur les trottoirs est admise, mais elle s’avère mal adaptée. En effet certains engins peuvent atteindre des vitesses allant jusqu’à 24 km/h, quand bien même ils sont légalement autorisés à ne rouler qu’à une vitesse maximale de 6 km/h. Et comme seules les trottinettes électriques ont le droit d’emprunter les voies cyclistes… cela peut évidemment poser problème.

e-EDP : les villes prennent des mesures, les assurances s’adaptent

Les accidents se multiplient d’ailleurs et les trottinettes électriques, notamment, bénéficient d’assurances spécifiques pour couvrir les dégâts. Certaines compagnies couvrent pour leur part l’utilisation des e-EDP avec l’assurance habitation, du moment qu’ils ne roulent pas à plus de 25 km/h. Sinon, il s’agit d’une assurance pour véhicule à moteur.

De leur côté, les villes prennent la mesure de la situation en trouvant des solutions. C’est le cas par exemple de Paris, Marseille et Toulouse, qui expérimentent des voies partagées. Une première étape avant, peut-être, de concrétiser le souhait d’Elisabeth Borne, ministre des Transports. Cette dernière indiquait fin octobre 2018 que les e-EDP devaient bénéficier d’une catégorie à part dans le Code de la Route.

La micro-mobilité en voie de développement…

 


35,7 % des Français ont déjà testé un e-EDP. Parmi eux, 13 % sont des utilisateurs réguliers ou occasionnels.

A l’avenir, 57,4 % des sondés déclarent être disposés à utiliser ces trottinettes électriques, gyropodes ou encore gyroroues.

Source : étude « Les e-EDP : perceptions, usages et perspectives » réalisée par Smart Mobility Lab pour l‘association Prévention Routière et Allianz.


 


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