
Tachygraphe intelligent : une véritable tour de contrôle
Collaborateurs sur la route > Transporteurs
Obligatoires pour tous les poids lourds nouvellement immatriculés, les tachygraphes intelligents permettent de géolocaliser les véhicules mais aussi de transmettre automatiquement certaines données aux autorités de contrôle. De quoi assurer une lutte beaucoup plus efficace contre la fraude dans le transport routier européen.
Par François - Publié le 20/11/2020
Lecture : 4 min

Un nouveau tachygraphe dans les camions depuis 2019
Une petite révolution a débuté le 15 juin 2019, dans le secteur du transport routier. Un bouleversement qui s’est, pour l’heure, déroulé dans une relative discrétion, mais qui devrait progressivement favoriser la lutte contre les fraudes sur les routes au sein de l’Union européenne. Elle consacre l’arrivée, dans les poids lourds, des chronotachygraphes (ou tachygraphes) intelligents, des dispositifs performants capables de relever et transmettre de nombreuses informations concernant l’usage du véhicule. Ces appareils vont progressivement prendre la suite des tachygraphes numériques, présents depuis 2006 dans les camions et chargés d’enregistrer temps de conduite et de repos des conducteurs et de stocker différentes données (distance, vitesse…).
En conformité avec les réglementations européennes (règlement européen 165/2014 et règlement d’exécution 2016/799), ces nouveaux équipements sont désormais obligatoires pour tout camion de plus de 3,5 tonnes nouvellement immatriculés. Les véhicules qui circulaient déjà avant juin 2019 devront quant à eux être progressivement équipés d’un tachygraphe intelligent d’ici 2025 (et non 2034 comme cela avait été initialement envisagé par les instances européennes). Les véhicules utilitaires légers de plus de 2,5 tonnes sont également concernés, à compter de 2026.
Géolocalisation et transfert des données : les atouts du chronotachygraphe intelligent
Quelles sont les promesses de ce nouveau dispositif ? Il apporte de nouvelles fonctionnalités par rapport à la précédente génération de tachygraphe. Il permet tout d’abord une géolocalisation précise du véhicule en circulation. Pour ce faire, il dispose de la technologie GNSS (Global navigation satellite system) de localisation par satellite. Ce qui va permettre d’enregistrer de manière automatique la position du véhicule lorsque commence la période de travail mais aussi quand elle prend fin. De même, la localisation du camion sera relevée toutes les trois heures de conduite cumulées, permettant ainsi de reconstituer le parcours du véhicule.
Autre atout de ce nouveau dispositif : il est connecté et peut communiquer à distance les informations recueillies. Ce transfert des données est réalisé grâce à une antenne DSRC. Grâce à ces flux, les forces de contrôle vont gagner en efficacité en détectant de façon précoce toute fraude ou manipulation. De quoi leur permettre de cibler les véhicules qu’elles décident d’immobiliser et réduire ainsi les arrêts impromptus imposés aux conducteurs lors de leur trajet. Dans le même temps, une interface ITS (systèmes de transport intelligent) pourra garantir la transmission de données d’activité du poids lourd vers d’autre systèmes (logiciels, applications…). Si le conducteur autorise un tel transfert, elles pourront par exemple être exploitées pour assurer une gestion de flotte plus efficace.
Des outils de contrôle pour accompagner l’évolution de la réglementation
Le déploiement de cet outil de contrôle innovant est concomitant de la mise en œuvre d’une nouvelle réglementation concernant le transport routier. Le Parlement européen a en effet adopté en juillet dernier le « paquet mobilité ». Une réforme majeure fruit d’intenses négociations entre les différents pays de l’UE. Elle encadre de nombreux aspects du travail des conducteurs (comme le temps de repos) avec l’ambition d’améliorer leurs conditions d'exercice et d'augmenter la sécurité sur les routes. Elle cherche aussi à lutter contre les distorsions de concurrence et souhaite freiner le cabotage systématique. Une période de carence de 4 jours est ainsi désormais obligatoire entre deux périodes de cabotage dans un même pays.
Le tachygraphe intelligent doit permettre la bonne application de la règlementation. C’est d’ailleurs en ce sens que des évolutions vers une deuxième génération d’appareils est d’ores et déjà prévue. Celle-ci devra notamment être en mesure de consigner tout franchissement de frontières. La Commission européenne apportera d’ici au 21 août 2021 des précisions concernant cette obligation d’enregistrer et de conserver ces données. Les camions travaillant à l’international devront alors être équipés progressivement de ces nouvelles solutions.
En s’appuyant sur les nouvelles technologies, les tachygraphes intelligents doivent permettre ainsi de répondre aux enjeux portés par le paquet mobilité, mais aussi de réduire les fraudes liées au piratage des appareils actuels. En ce sens, les nouveaux dispositifs bénéficient d’une sécurité renforcée au niveau logiciel comme matériel. Idem pour la transmission des données qui dispose d’un cryptage hautement sécurisé.
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