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Les clés pour une logistique du dernier kilomètre efficace

Gestion de flotte   >   Fiscalité et réglementation

Les centres-villes sont parfois difficilement accessibles aux véhicules… Un constat qui n’est pas près de s’inverser et qui encourage les e-commerçants et transporteurs à réinventer la livraison du dernier kilomètre. Quelles sont les solutions qui permettent d’optimiser cette logistique? Ces changements offrent-ils des perspectives d’optimisation à toutes les entreprises?  

 

Par Fabien - Publié le 08/01/2019, mis à jour le 12/08/2019 

Lecture : 4 min


 

 

Le marché français du dernier kilomètre se réinvente pour un meilleur accès aux centres-villes

En ville, le dernier kilomètre est particulièrement stratégique, notamment pour les entreprises de transport de marchandises effectuant de la livraison à domicile. Il génère des coûts supplémentaires qui ne sont pas une fatalité. En effet, la fin du trajet qui mène jusqu’au destinataire n’est pas toujours idéale pour circuler convenablement: embouteillages, restrictions de circulation, chaussée mal adaptée aux véhicules (particulièrement aux poids lourds), configuration des lieux inadaptée à une livraison bien sécurisée… et éventuellement des péages urbains sur des critères environnementaux.

Cette problématique est d’autant plus marquée lorsqu’il s’agit de livrer des particuliers, avec le respect des créneaux horaires à tenir: un élément essentiel pour garantir la satisfaction des clients.

L’émergence d’une nouvelle organisation du dernier kilomètre… 

Ce constat est de plus en plus marqué avec l’avènement du commerce électronique couplé à l’augmentation du trafic et à la volonté des collectivités de désengorger les cœurs de villes. Avec la vente en ligne, les coûts logistiques représentent en effet un quart du chiffre d’affaires environ, contre 5 % pour toutes les enseignes confondues. Et comme 500 millions de colis e-commerce sont livrés chaque année à quelques 37,5 millions de Français pour plus de 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires, selon une étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), l’impact sur l’économie est important. Les entreprises s’organisent donc pour éviter les centres-villes, ou tout du moins pour ne pas s’y confronter directement…

Ces derniers mois, les plateformes logistiques dites «du dernier kilomètre» gagnent du terrain. Leur fonction? Servir de lieu de transit intermédiaire permettant le dépôt des marchandises avant d’être relayés par des véhicules plus petits pour des livraisons personnalisées, davantage ciblées, voire à domicile. Naturellement, ces pools de véhicules sont conçus pour des trajets réduits. Des usages qui conviennent parfaitement aux modèles électriques ou gaz naturel pour véhicule (GNV), mais aussi aux vélos cargo (aussi appelés «vélos de fret»).

Livraison: l’appui des nouvelles technologies

Pour les transporteurs chargés d’effectuer le dernier kilomètre vers le client ou le point relais, l’enjeu est lui aussi de taille. La bonne utilisation des données géolocalisées fait souvent la différence pour gagner du temps, fiabiliser les livraisons et satisfaire les destinataires. Le recours à ces informations collectées en temps réel vous permet ainsi notamment de repérer les coursiers qui sont les plus proches du point d'enlèvement en question. De cette manière, vous vous assurez un délai de récupération le plus réduit possible, ce qui aura évidemment des conséquences positives sur la poursuite de votre tournée.

Directement liée à cette idée, l'optimisation de vos parcours quotidiens est facilitée par la démocratisation des nouvelles technologies dans les activités de gestion de flotte. En rayant de vos options les axes les plus encombrés et en suivant en direct les évolutions de circulation pour vous épargner des embouteillages et autres problèmes de trafic, vous gagnez en confort et en efficacité sur vos trajets, ce qui contribue à booster le rendement de vos livraisons.

Enfin, en termes d'information du client, la géolocalisation constitue là encore une bonne carte dans votre manche. En prévenant en temps réel vos clients de l'avancement de leur colis et de la durée estimative pour la réception au lieu de leur choix, vous renvoyez l'image d'une entreprise réactive, professionnelle et qui met tout en oeuvre pour satisfaire sa clientèle.

Véhicules autonomes: un coup de boost à venir pour la logistique

La future commercialisation des véhicules autonomes offre de belles perspectives d’optimisation dans le secteur de la logistique. Les véhicules de gestion des flux dans les centres ou zones logistiques font d’ailleurs l’objet de projets de recherche et d’expérimentation spécifiques. Ils ont par ailleurs l’avantage de pouvoir être testés en circuit fermé. A terme, l’automatisation améliorera l’efficacité de la chaîne logistique jusqu’à la livraison, avec des gains potentiels importants en milieu urbain lorsque les engins-livreurs pourront circuler y compris en zone piétonnière.

Néanmoins, certaines questions restent en suspens: l’impact sur l’emploi, forcément conséquent, ou encore les conséquences pour l’activité des gestionnaires de flotte, lors de la phase de transition notamment avec la cohabitation entre les technologies, mais aussi pour les gestionnaires de parking ou d’infrastructures.

 

Une analyse qui vaut pour toutes les entreprises ?

 

Les centres-villes ne sont pas seulement un casse-tête pour les entreprises de transport: toutes les sociétés peuvent déplorer des pertes de temps, des consommations de carburant ou des risques d’accident en hausse dès lors que la densité de circulation est importante. Les contraintes sont aussi croissantes face à la législation qui limite, et limitera encore davantage dans les prochaines années, les accès aux véhicules les moins bien classés par le dispositif Crit’Air. Il est donc cohérent, si les déplacements en ville sont nombreux ou que votre entreprise est, elle-même, située en milieu urbain, d’envisager des alternatives.

Le point sur ces nouvelles normes en vigueur en France

En décembre 2019, la loi d'orientation des mobilités (LOM) est entrée en application, introduisant de nouvelles dispositions légales qui ne sont pas sans conséquence pour la mobilité des professionnels spécialistes de la logistique du dernier kilomètre. Parmi les critères à prendre en considération à ce sujet, le remplacement des Zones à Circulation Restreinte (ZCR) en Zones à Faibles Emissions (ZFE).

Ces nouveaux périmètres, à l'image de celui défini par le Grand Paris dans la capitale et dans les 79 communes situées dans le périmètre de l'autoroute A86, sont soumis à des conditions de circulation librement définis par les collectivités locales, conformément aux politiques énergétiques et écologiques qu'elles appliquent sur leur territoire.

Avec les métropoles de plus en plus nombreuses à créer des ZFE en 2020 et 2021 (Marseille, Lyon, Lille, Montpellier, Clermont etc., qui viennent gonfler les rangs des périmètres en vigueur à Paris et dans l'agglomération grenobloise), il devient essentiel de prendre en compte ces nouvelles dispositions dans vos activités quotidiennes. Les restrictions de circulation peuvent en effet avoir un impact indirect sur le coût de votre dernier kilomètre en vous obligeant à appliquer des itinéraires moins optimisés que vous ne l'imaginiez...

Redéfinir la mobilité du dernier kilomètre des collaborateurs

Ainsi, les gestionnaires de flotte peuvent envisager une mobilité globale encourageant les déplacements doux. Vélo, tram, métro… s’il y a des accès faciles à proximité couplés à des possibilités de stationnement, cette solution peut se montrer satisfaisante pour l’entreprise comme pour les salariés. Il en va de même si les salariés peuvent s’y donner rendez-vous pour accomplir le trajet restant en covoiturage. En prime, cela contribuera à remplir les objectifs du Plan de mobilité (PDM)favorable à l’environnement.

Autre possibilité: mettre en place une navette pour simplifier les déplacements du plus grand nombre. Cette solution, qui peut être mutualisée avec d’autres sociétés, est également envisageable en dehors des villes, lorsque le bureau est trop éloigné d’une gare par exemple. L’utilisation de véhicules roulant à l’électrique ou au GNV, dans une optique de mix énergétique, peut se montrer idéale afin de répondre sans difficulté aux exigences réglementaires bloquant l’accès des véhicules motorisés dans certaines zones.

Pour les entreprises de transport comme pour les salariés, le dernier kilomètre et l’accès aux centres-villes représentent donc de petits défis dans leur mobilité quotidienne. Chacun doit désormais s’adapter aux évolutions qui accompagnent les nouvelles réglementations….

 


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